Zoom sur le processus créatif de Logan Hicks

Peux-tu nous rappeler qui tu es ainsi que ta pratique artistique ?

Je suis Logan Hicks, un peintre pochoiriste basé à New York. Je suis également photographe.

Quel est ton parcours, comment as-tu commencé à créer ?

Je suis allé au Maryland Institute of Art à Baltimore pour étudier l’art classique, quand j’ai obtenu mon diplôme, j’ai créé une entreprise de sérigraphie spécialisée dans le textile. C’était un travail ennuyeux mais j’aimais ce procédé et j’aimais travailler pour moi-même, je suis donc retourné à mon travail artistique, mais cette fois-ci en utilisant la sérigraphie comme support. J’ai mis l’accent sur l’utilisation d’une méthode de production industrielle pour réaliser mon travail. J’ai essayé les pochoirs en 1999 et j’ai réalisé que c’était le médium parfait pour moi. C’était un procédé similaire à la sérigraphie, mais il me permettait de contrôler davantage de variables. À partir de ce moment-là, j’ai utilisé exclusivement des pochoirs.

Dans ton travail quotidien d’artiste, qu’est-ce qui t’inspire ? Quel est l’élément déclencheur de la création d’une oeuvre ?

Mon environnement m’inspire. Normalement, c’est lié aux voyages que je fais, mais l’année 2020 a un peu changé cette dynamique et j’explore de plus en plus ma ville, New York.

J’aime trouver les coins tranquilles d’une ville. Les endroits où l’on peut trouver l’harmonie. Où l’on peut trouver la beauté. J’aime montrer comment les gens réagissent à cet environnement qu’ils ont eux-mêmes créé. Je vois la ville comme un organisme créé par l’homme qui a sa propre vie. Elle grandit, respire et vit avec sa propre unicité. Mon travail tente de capturer cela.

Peux-tu nous expliquer comment tu construis une oeuvre ? Quelles sont les différentes étapes de création ?

Mon travail se déroule en 4 étapes. La première consiste à prendre une photo de référence du lieu que je souhaite peindre. Cela implique de voyager dans différents pays, d’explorer des lieux, de visiter de nouveaux endroits.

La deuxième étape consiste à idéaliser la photo et à travailler avec elle jusqu’à ce qu’elle devienne l’image finale que je souhaite peindre. C’est un côté assez ennuyeux, beaucoup de temps passé devant l’ordinateur pour transformer la photo en une image similaire à la peinture finale.

La troisième étape consiste à créer les pochoirs dont j’ai besoin pour réaliser la peinture. C’est un processus qui prend beaucoup de temps et qui exige une précision absolue. Une erreur sur un pochoir peut saboter l’ensemble de la pièce.

La quatrième étape consiste à pulvériser les pochoirs pour réaliser la peinture. C’est la partie amusante. C’est là que je prends les décisions sur la façon de superposer les couleurs, de mettre l’accent sur des zones spécifiques de la composition, de déterminer le poids de la peinture, etc. C’est cette étape que j’apprécie le plus.

Avec mon travail, j’apprécie le mélange entre le côté technique (le travail sur ordinateur et la réalisation des pochoirs) et le côté créatif (prendre les photos et les pulvériser). Je vois mon travail comme une collaboration yin et yang. Ces deux approches différentes rendent le travail plus fort.