Zoom sur le processus créatif de Kouka Ntadi

Peux-tu nous rappeler qui tu es ainsi que ta pratique artistique ? 

Je m’appelle Kouka Ntadi, je suis artiste plasticien. Mon médium de prédilection est la peinture que je pratique autant dans l’espace publique directement sur les murs, qu’en atelier sur divers supports.

Quel est ton parcours, comment as-tu commencé à créer ? 

Ma première expérience artistique a eu lieu en 1994 lorsque j’ai découvert la culture Hip Hop. J’ai commencé à pratiquer le rap et le graffiti de manière inconditionnelle car les valeurs défendues par ce mouvement à l’époque correspondaient totalement à ce que je recherchais. C’est à dire un cadre qui me permettait d’exprimer ma singularité en toute liberté, au sein d’un groupe porté par des valeurs communes de respect et de transmission.

Après une formation de décorateur publicitaire, je suis entré à l’Ecole des Beaux Arts. Ce n’est qu’en 2008, lors d’un retour en Afrique Subsaharienne que ma passion du graffiti s’est retrouvée confrontée au manque de moyen matériel et financier. J’ai finalement adapté ma pratique à ce nouveau contexte en fabriquant mes outils, en réduisant mes couleurs à la simple utilisation du noir et blanc et en intervenant sur des supports de récupération. Finalement ce nouveau contexte m’a permis d’orienter ma peinture vers des valeurs que j’ai toujours défendu : la sobriété, le respect de la nature et la transmission d’un récit plus humaniste.

Au quotidien dans ton travail d’artiste, qu’est-ce qui t’inspire ? Quel est l’élément déclencheur pour la création d’une œuvre ?
 
Même si l’actualité est souvent le point de départ de mon travail, j’essaie toujours de réaliser des oeuvres qui conservent une dimension intemporelle et qui peuvent être lues par tout le monde. Je m’inspire également beaucoup des mythes populaires et de toutes sortes d’images qui traversent les siècles et les cultures.

Peux-tu nous expliquer la manière dont tu construis une œuvre ? Quelles sont les différentes étapes de création ? 

La première étape de mon travail consiste à rechercher une image ou un mot qui va entrer en résonance avec le contexte finale de l’oeuvre. Ensuite, je passe beaucoup de temps à préparer mon support lorsqu’il s’agit d’une oeuvre en atelier ou à repérer le lieu d’intervention  lorsqu’il s’agit d’un mur extérieur. Enfin, la phase de réalisation doit être exécutée de manière vive et instantanée dans une économie de geste et de matière afin de conserver un maximum de spontanéité dans le rendu final. Le but étant de m’éloigner le plus possible d’une image propre et aseptisée afin de mettre en valeur le geste et l’énergie de l’instant.

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