À propos de l’ouvrage :
« Une partie de mon travail artistique est marquée par cette volonté de déconstruire la lettre en l’intégrant à mes photographies. Les friches industrielles comme les traces de l’histoire m’invitent à créer et non à refaire quelque chose de déjà fait ou déjà-vu. Ce sont des espaces interstitiels permettant de penser et de pousser plus loin la recherche esthétique décousue. Cette démarche artistique qui prend aujourd’hui le dessus sur le graffiti conventionnel, m’attire. Trouver comment entrer, escalader, puis visiter. Découvrir des étages et des sous-sols et choisir le bon endroit. Penser où caler la peinture, réfléchir au cadrage et au résultat final qui sera retranscrit par la photographie, unique trace de toute cette recherche. » Antonin Katre, né en 1977, n’est pas seulement un graffeur, un photographe ou un artiste urbain mais un artiste total ayant dépassé depuis longtemps les catégories figées, ayant su mêler pratiques, lieux et supports. Lumière, néons, photographies, peinture, sérigraphie, installations, architecture, il expérimente de nouvelles techniques, casse les codes. Cet ouvrage permet de suivre l’évolution de sa démarche et de son travail dans le temps : plus de 25 ans de pratique et plus de 15 ans de recherche en atelier. À Paris, à Ivry ou les villes du monde entier, dans des galeries, des friches, des ruines, sur les murs d’immeubles de Shanghai, Stockholm, Mumbai, Abidjan, Marrakech, Bruges, Paris ou Jakarta, il donne à voir son univers, invente de nouvelles et fascinantes perspectives.”
À propos de l’artiste :
En 1993, Katre réalise son premier graff. Dix ans après, il présente sa première toile où se mêlent peinture et photographie: une approche esthétique devenue sa marque de fabrique. Sa fascination pour les lieux à l’abandons est une occasion pour Katre d’amener une réflexion sur l’occupation des territoires en milieu urbain. Apres avoir découvert la piscine Molitor à l’abandon il en fait son sujet de maitrise d’Arts Plastique à la faculté Paris 1 Sorbonne en 2001. En 2005 il publie un livre compilant ses photographies d’interventions artistiques dans les friches industrielles (et celle d’autres artistes urbain ayant la même passion), Hors du temps (ed Colorszoo), suivi par un second volet en 2012 chez Pyramyd. En atelier, Katre sérigraphie et imprime ses clichés noir et blanc sur toile ou aluminium brossé pour y peindre ensuite une lettre de couleur vive – souvent la lettre K de son nom – assimilable à des traits explosifs et de vitesse. L’oeuvre finale, complexe, se caractérise par une composition dynamique et contrastée, les flashs de couleurs se confondant avec les gravats et barres métalliques des lieux photographiés, eux bien réels. Aluminium brossé, bois de récupération mais également verre et plexiglas, nouvelles matières exploitées par l’artiste à l’aide de tags à l’acide ou de jeux de lumières néons ou Leds, Katre s’amuse des supports et aussi du volume en proposant dans ses expositions des installations ou se mélangent photographie, peinture, néons, sangles et gravas afin de proposer au spectateur d’être en immersion dans son univers.