Rencontre & Dédicace · FKDL et Joachim Romain

Le Bookshop est heureux de recevoir FKDL et Joachim Romain le Samedi 13 Mai de 15h à 18h pour une séance de dédicaces à l’occasion de l’exposition Seconde vie, l’art de recycler qui se déroule actuellement sur Fluctuart. Au programme : livres, éditions d’art et originaux seront présentés. Un moment privilégié avec ces deux artistes à ne pas manquer !
À PROPOS DES ARTISTES
FKDL
Franck Duval commence à peindre dans les années 80. Le dessin de mode, les arts du cirque et le cinéma, auxquels il s’est également essayé, influencent toujours son travail. Au cours des années 2000, c’est sous le nom de FKDL, qu’il explore la technique de l’Art Scotch*. Il fréquente alors de plus en plus le milieu de l’art urbain et colle ses premières silhouettes noires dans Paris en 2006. Passionné par la presse d’époque, il voit dans l’iconographie des années 20 aux années 70 les étoffes de papiers dont il pare ses personnages. Descendre dans la rue lui fait découvrir une forme de partage dont il ne se lasse pas. Il a depuis diversifié ses personnages, les a fait voyager, leur a fait prendre de l’ampleur. Le muraliste qu’il est devenu participe à de nombreux projets et multiplie les collaborations.
*Art Scotch : créée par Joseph Gil Wolman en 1963
JOACHIM ROMAIN
Joachim Romain arrête son regard sur les couches d’informations présentes dans les affiches, éléments d’une société de consommations de masse. En s’intéressant à l’usure urbaine naturelle ainsi qu’à la diversité de la typographie à travers le monde et les époques, il développe des expériences de lacération d’affiches dans la rue. Dans une certaine filiation aux artistes du Mouvement Nouveau Réalisme, tels Villéglé et Hains, il travaille avec ce que la ville lui offre comme matériaux. Au départ, la photographie lui permettait de rendre compte de ses observations des murs d’affiches urbaines. Il l’utilise désormais pour révéler notre époque dans laquelle nos yeux sont constamment happés par des images aussi bien dans les villes que dans les sites internet, incitant à une frénésie d’achats. De cette attention a émergé sa série Fast shop (2009) réalisée à partir de prises de vue de sites de ventes en ligne. Ses images dévoilent des corps, modèles des marques disparaissent presque, expression de la trop grande rapidité d’une tendance à la consommation. La brillance du tirage photographique accentue l’effet de sublimation, d’attirance de l’image publicitaire, telle qu’on la verrait sur écran.
Peu à peu, Joachim Romain associe ce travail au monde urbain et abîme ses propres photographies, témoignant ainsi des effets du temps. Il libère un geste pictural pour renforcer les couches de matières d’affiches récoltées dans la rue. Ses portraits, insérés dans cette accumulation d’images publicitaires, se fondent dans la quantité de textures colorées et les fragments de typographie. Il poursuit sa pratique artistique à même les murs d’affichage libre en réalisant des sculptures à partir de ce que l’humain crée et recompose au fur et à mesure des gestes de collages d’affiches, donnant naissance à un palimpseste de formes, de textures qui se détériorent avec le temps. Ses œuvres dans l’espace public nous laissent imaginer les traces de phénomènes naturels, vents, tornades, tremblements… Dans la poursuite de ses expériences d’utilisation des rebuts de la société, préoccupé par l’écologie et l’environnement, l’artiste affirme une pratique artistique de plus en plus fondée sur le principe du circuit court. Associant ses photographies et son travail sur les matières trouvées dans la rue, il prolonge ses expériences de recomposition d’affiches en fusionnant sa série Fast shop à ses collages retravaillés d’affiches lacérées. Ses œuvres racontent un état des villes marquées par l’accumulation d’images, de slogans, d’affiches, qui attirent notre attention et sollicitent un désir d’acheter, provoquant un flux de fabrications, puis de déchets. Au fil des années, ses œuvres seront des archives du monde, tels des reliques d’une époque d’un trop plein d’images. Pauline Lisowski (critique d’art)