Peintre mais surtout reporter, Seth, street artist aux multiples talents, s’inspire de ses voyages pour retranscrire la poésie de ses aventures dans la rue. Artistik Rezo nous emmène à sa rencontre.
Quand et comment « Seth » est-il né, pourquoi avoir choisi ce surnom ?
J’ai commencé avec la scène graffiti dans les années 90. J’ai choisi « Seth » parce que je trouvais que ce nom avait une connotation universelle. On le retrouve dans beaucoup de cultures, comme le dieu égyptien, ou le personnage central de la bible. Le nom « Seth » se prononce aussi comme le chiffre 7 en français, mon chiffre porte-bonheur.
Comment en êtes-vous arrivé au street art ? Et pourquoi la peinture plus précisément ?
Je viens de la culture graffiti, j’observais le développement du street art. J’ai voyagé en Amérique latine où j’ai découvert la dimension sociale de la peinture dans l’espace public. C’est dans cette perspective que j’ai continué à peindre dans la rue.
Où trouvez-vous l’inspiration pour réaliser vos œuvres ?
Comme tout le monde, j’ai beaucoup d’influences. Mes voyages, mes rencontres avec des artistes et des artisans que j’admire à travers le monde m’ont beaucoup inspiré. Mon style est le fruit de ces années de voyages, de partages, de découvertes qui m’ont finalement permis de me découvrir moi-même et de faire ce que je fais aujourd’hui. J’espère que la route n’est pas finie et que je continuerai à faire évoluer mon style.
Pourquoi la plupart du temps ne montrez-vous pas le visage de vos personnages ? Quel message souhaitez-vous transmettre ?
Je veux ouvrir des portes. Je cherche à ce que celui qui découvre mes peintures se posent des questions, s’identifie (d’où l’absence de visages), s’interroge sur la signification de mes peintures et leur donne leur propre interprétation. Mes peintures ont toujours une signification plus ou moins cachée mais c’est à chacun de se l’approprier (ou pas).
Quel est votre mode d’opération ? Les murs sont-ils choisis au hasard ou le lieu est-il un prolongement de l’œuvre ?
J’aime jouer avec l’endroit où je m’exprime. Le mur est aussi important que la peinture. Le contexte et la peinture dialoguent et se répondent.
Quelles réactions souhaitez-vous provoquer avec votre travail ?
Je cherche à ce que les spectateurs s’interrogent sur mes peintures. Qu’on ne se dise pas : “Oh comme c’est bien fait” mais “qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?”. Chacun peut s’approprier mes peintures, et les interpréter à sa manière. C’est le principe de la poésie.
Vous travaillez dans le monde entier, quelle est votre destination favorite pour le street art ?
Je n’ai pas de destination favorite, chaque voyage va m’apporter un lot de découvertes. J’aime me laisser guider par le hasard.
Et quel pays vous a le plus enrichit ?
En ce qui concerne la peinture urbaine, c’est le Brésil au début des années 2000. Il y avait des peintures partout dans la rue et une scène d’art urbain incroyable, du tag aux fresques monumentales.
Comment décrieriez-vous la société actuelle et comment souhaiteriez-vous qu’elle évolue ?
Franchement, je ne sais pas. Je préfère me détourner de ces questions, même si je suis de manière très attentif l’actualité. J’ai mes propres opinions là-dessus mais je préfère ne pas les partager. Mon travail parle d’imaginaire et de créativité.
Propos recueillis par Zoé Lunven
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