Projection & Talk · La ruée vers VLP (Vive La Peinture)

Fondé en 1983, le groupe VLP (Vive La Peinture), fait partie depuis 40 ans des pionniers de l’art urbain français, au cœur du « Mouvement graffiti » qui a fait de la France des années 1980 l’un des grands centres punks du street-art européen. La projection du film documentaire La ruée vers VLP (35mn), constitué d’archives inédites et d’interviews des artistes ainsi que d’experts de l’art de rue comme le commissaire d’exposition Arnaud Oliveux et le philosophe Christophe Genin, est l’occasion de revenir sur le parcours de ses fondateurs et d’en discuter ensuite en leur présence, tout en célébrant leurs quarante années d’activité.

La rencontre de Michel Espagnon, Jean Gabaret et Martial Jalabert, ces trois jeunes peintres parisiens pleins d’utopie, s’est faite dans les catacombes, sur les palissades des Halles et sur les murs de Paris, au pinceau, au pochoir, au collage, et même à la tronçonneuse ! Le titre du film est un clin d’œil à « La ruée vers l’art », l’un des premiers événements à mettre un coup de projecteur sur un art urbain qui prend son essor dans les années 1980. On explore ainsi les idéaux festifs, libertaires et contestataires qui animaient alors les VLP, comme une partie de la scène urbaine, qu’on redécouvre aussi au travers des images : leurs complices et amis, Jérôme Mesnager, Speedy Graphito, Jef Aérosol, Blek le rat, Miss Tic, Paella Chimicos, Psychose, Jean Faucheur et bien d’autres.

VLP, devenu un duo dans les années 1990, est le seul groupe en activité à avoir formé un style entièrement fusionnel et nouveau à partir de plusieurs individualités. C’est aussi le seul groupe à avoir autant lié musique, performance et peinture, dans des syncrétismes délirants au cœur des clubs parisiens et allemands les plus électrisants. Une Allemagne dont on redécouvre à cette occasion les liens intimes avec le street-art français. On les aperçoit aussi dans leurs premières télévisions, à une époque où les médias ne comprennent pas encore le phénomène de l’art de rue, et ses diverses appellations, « peinture baroque urbaine », « mouvement graffiti » ou « picturo-graffiti »…
Poursuivant les collages et performances depuis les années 2000 autour du personnage de Zuman, ainsi que les grandes fresques comme leur fameux mur près de Beaubourg, « Ceci n’est pas un graffiti », qui fait partie des plus photographiés de Paris, VLP a non seulement fait l’histoire du courant, mais participe à sa transformation vers le numérique et les réseaux sociaux, pour toujours plus de partages. Les entretiens avec Jean et Michel révèlent enfin une réflexion profonde et passionnante sur la place du mouvement graffiti dans l’art contemporain, entre figuration libre, bad painting, lettrage, tag et illustration, et entre vandalisme et marché.

La soirée est animée par le réalisateur, Jim Gabaret, qui avait déjà réalisé la série Arte Ceci n’est pas un graffiti en 2016. Il offre un regard « de l’intérieur » sur cette période historique parfois méconnue des années 1980 où l’effervescence punk, rock et hip-hop a nourri la peinture et donné naissance à un courant international d’envergure, à la racine de ce qu’on appelle maintenant « street-art ». Le film, réalisé originellement en 2021 à l’occasion de l’exposition Libre Figuration au Musée des beaux-arts et la Cité de la dentelle et de la mode de Calais en association avec le Fonds Hélène & Édouard Leclerc pour la Culture, permet aussi de comprendre certains des liens qu’entretient le groupe VLP, et à travers eux le mouvement graffiti, avec la Figuration Libre de Blanchard, Boisrond, Combas, Hervé et Richard Di Rosa, Catherine Viollet, les Musulmans Fumants ou les Frères Ripoulin, du Graffiti américain de Jean-Michel Basquiat, Keith Haring ou Kenny Scharf, et de la Neue Wilde Malerei en Allemagne.

Une histoire essentielle pour tous les amateurs de street-art !

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